Bilan de notre séjour en Ethiopie
Avant de vous ouvrir la première page de nos aventures kenyanes, voici un petit bilan de notre séjour en Ethiopie.
Pour nous quatre, l’Ethiopie est d’abord le pays d’accueil de Raphaël, ou Babesh, comme l’appelle Timéo, et le pays natal de sa belle Selome.
Timéo et Nolan n’oublieront pas non plus leurs petits copains Abet et Zema.
Abet, c’est le fils du gardien de Raphaël. En fait il s’appelle Kadus, mais à force de l’entendre dire abet, apparemment « j’écoute » en amharique, Timéo l’a appelé Abet.
Zema, c’est la fille de Dawit, le propriétaire du Mr Martin’s Cosy Place (et ami de Raphaël).

Activité lecture improvisée dans les escaliers de la guesthouse Mr Martin’s Cosy Place 2 (qui est aussi la maison de Zema)
Ce qui nous a marqué :
- La dimension des paysages
L’Ethiopie, traversée par la grande vallée du Rift, nous a offert parmi les plus belles perspectives qu’il nous ait été donné de voir. Partout où nous sommes passés, tant dans le Sud que dans les Nord, nous avons été bluffés par les paysages grandioses, majestueux, vertigineux, et qui nous rendent si petits.

Vue sur le lac Chamo depuis l’hôtel Bekele Molla à Arba Minch
Les montagnes qui encerclent Lalibela sont d’une rare beauté. Si la cité monastique est surtout connue pour ses églises, elle n’en est pas moins pourvue d’un magnifique environnement. Lalibela est un véritable joyau architectural enfermé dans un écrin de nature.
- Les paysages ne sont pas les seuls à couper le souffle ; l’altitude aussi 🙂
A Addis Abeba, située à environ 2500 mètres d’altitude, comme à Lalibela, culminant à 2600 mètres, on s’essouffle vite quand on porte un enfant de 13 kilos à bout de bras (d’autant plus quand on manque d’exercice comme c’est le cas pour moi !). Et que dire quand on court ! Alors qu’il s’amuse à courir dans une côte, Nolan expérimente sa première pointe de côté. « Daddy it hurts in the bidou, on the side. » (« Papa, ça fait mal dans le bidou, sur le côté). Voilà ce que c’est de faire le malin à 2500 mètres !
Sensible à la poussière, Alex a beaucoup souffert à Addis Abeba. Associée à l’altitude, elle lui rendait l’air irrespirable.
Et si pour certains la température moyenne de 15°C reste douce, voire idéale, pour nous qui sommes habitués à vivre toute l’année avec une température de 30°C, l’Ethiopie ça caille ! Dans le Sud, nous étions bien. Presque trop chaud…
- L’altitude ne rebute pas les mouches.
S’il y a bien une chose dont se plaint Nolan depuis ses premiers pas en Afrique, ce sont les mouches. Et en la matière, Lalibela détient la palme !
- Le pays des jacarandas
Même si beaucoup de pays – notamment d’Afrique – pourraient se vanter de pouvoir porter cette appellation, pour moi l’Ethiopie restera le pays des jacarandas (d’ailleurs Pretoria, la capitale administrative de l’Afrique du Sud, est connue comme la ville du jacaranda (jacaranda city)). La floraison de cet arbre aux délicates fleurs bleues est plus intense en altitude ; pas étonnant donc que l’on en trouve à Addis Abeba et à Lalibela (en revanche pas à Awassa ni Arba Minch). J’ai le souvenir d’en avoir vus il y a longtemps à Arusha et Mbeya en Tanzanie, mais ils ne m’ont pas autant marqués.
- Ce n’est pas le plus facile des pays d’Afrique pour voyager
Pour les plus riches il y a l’avion. Le réseau d’Ethiopian Airlines est bien développé. Pour les moins riches, il y a la route (pas de train sauf a priori un petit tronçon entre Dire Dawa et Djibouti). Certaines destinations sont desservies par deux bonnes compagnies, Sky Bus et Selam Bus, mais pour la majorité des trajets en Ethiopie il faut compter sur des vieux bus bringuebalants sur des routes pas toujours goudronnées (donc poussiéreuses) ou en lacets (donc dangereuses). Sinon il faut louer un véhicule privé, mais le coût est élevé.
Bien qu’un peu imbus de leur personne et un peu farouches, voire pour certains agressifs, les Ethiopiens ont bon caractère et sont en règle générale accueillants et souriants. En tous les cas, ils sont d’une grande gentillesse avec nos enfants qu’ils n’ont cessé de couvrir de cadeaux (chocolats, jouets, etc.).
Mais attendez-vous quand-même à vous faire arnaquer à tout va. Les touristes paient toujours deux fois plus que les locaux (comme au Sénégal ou en Inde) et les vendeurs n’en démordent pas.
J’ai été étonnée du bon niveau général en anglais.
- Beaucoup de produits sont introuvables en dehors de la capitale
A Arba Minch, j’ai fait trois pharmacies avant de trouver de l’aspirine, qui est quand-même le médicament le plus commun sur le marché !
A chacun de notre passage à Addis Abeba, nous avons fait le plein de yaourt. Ailleurs dans le pays, nous n’en n’avons pas trouvé…
- Le pays du miel
La culture du miel est répandue dans tout le pays. Le miel servi au petit déjeuner est le plus souvent du miel artisanal, on se retrouve parfois même avec des morceaux de cire dans la bouche ! Et toutes les occasions sont bonnes pour boire de l’hydromel !
- Le pays du boeuf
Alors que le poulet se trouve difficilement, on trouve du bœuf au menu dans la moindre gargote !
- Le pays du café
L’Ethiopie a une vraie culture du café. Impossible de quitter ce pays sans avoir assisté au moins une fois à la cérémonie du café !
- La nourriture est épicée
Mais à la fin du repas même un café bien sucré ne suffit pas parfois à éteindre le feu dans la bouche ! Rassurez-vous, ce n’est rien à côté de l’Inde, où les repas bien épicés se terminent toujours par un chai bien sucré et… épicé !
Nolan et Timéo n’en ont pas moins apprécié la nourriture éthiopienne. Mais on a quand-même veillé à ne leur donner que ce qui « piquait » le moins, comme les tibs par exemple.
- Un pays dynamique
L’Ethiopie est l’un des pays les plus dynamiques d’Afrique. Elle en est même le quatrième pays le plus prospère, après l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Angola (http://african-lions.arte.tv/ethiopie-a-la-recherche-dun-second-souffle-industriel/). Le pays connait une forte croissance (7% en 2011-2012) (http://african-lions.arte.tv/ethiopie-a-la-recherche-dun-second-souffle-industriel/).
Aux yeux du touriste, cet essor se traduit par un gigantesque chantier. Pour ma part je n’avais jamais vu autant de camions de chantiers. C’est Nolan qui était aux anges !
Paradoxalement, plus de trois millions d’Ethiopiens meurent toujours de faim. Les cireurs de chaussures, les vendeurs ambulants et les mendiants courent les rues. Pour Nolan et Timéo, c’est l’école de la vie.
- Un pays au secteur économique privé quasi inexistant
L’Ethiopie est l’un des seuls pays d’Afrique à ne pas disposer d’un secteur économique privé.
C’est tellement flagrant que même moi qui m’intéresse en général peu à l’économie ai remarqué que tout était nationalisé dans ce pays : une seule compagnie aérienne (Ethiopian Airlines), un seul opérateur de téléphone (Ethiotel), etc.
- Un pays très procédurier
… à la procédure souvent inefficace !
Un bon exemple, c’est le système de sécurité des aéroports. A l’entrée de l’aéroport, les agents font ouvrir et fouillent les sacs un par un, ce qui créé une longue queue à l’extérieur. Et à l’entrée du hall d’embarquement, ils remettent ça !
Pour conclure… allez en Ethiopie, c’est un pays magnifique, très riche culturellement et qui a beaucoup à offrir !
Babesh, Selome, les jacarandas, la viande de boeuf ,le miel ,le café les plats épicés, la vallée de l’Omo , le lac Chamo et les montagnes de Lalibela . Voilà déjà dix bonnes raisons d’aller faire un petit tour en Ethiopie. Un jour peut-être! Merci encore de nous faire partager vos expériences, vos souvenirs et ton enthousiasme.